Le recyclage mécanique des textiles
Dans un contexte marqué par le changement climatique et la raréfaction des ressources, le recyclage s’impose comme un levier essentiel pour réduire notre empreinte environnementale et préserver les matières premières, lorsque le réemploi, la réparation ou la réutilisation ne sont plus envisageables.
Parmi les technologies existantes, le recyclage mécanique se distingue comme la méthode la plus utilisée et établie à ce jour.
Procédés du recyclage mécanique
Le recyclage mécanique représente l'approche la plus ancienne parmi les voies de recyclage existantes. Il comprend un ensemble de procédés mécaniques tels que la coupe, le défibrage, l'effilochage ou le broyage, qui sont utilisés pour transformer les déchets en matières premières recyclées (MPR).
Le rôle de l'effilochage et du défibrage
L’effilochage consiste en un étirement successif des textiles pour les déstructurer et récupérer des fibres. Le défibrage est un procédé moins agressif, qui permet de récupérer des fibres plus longues, adaptées à la filature. Ces fibres recyclées sont ensuite utilisées pour produire des non-tissés (isolants), des matériaux composites, de nouveaux fils textiles ou encore pour le rembourrage. Toutefois, certaines limites subsistent : les procédés peuvent être limités par la présence d’élasthanne, de fils métallo-plastiques ou d’étoffes non effilochables (dentelle, tulle…).
Le rôle de la coupe et du broyage
La coupe de textiles vise à les découper pour récupérer des morceaux plus ou moins grands selon le débouché visé. Elle peut être réalisée manuellement ou par des coupeuses automatiques. Le broyage consiste à réduire la taille des textiles en chiquettes (petits morceaux de textiles), broyats ou fibres de l’ordre de quelques cm ou mm. La dimension dépendra de l’usage de la matière en sortie. Ces procédés sont très utilisés pour la production des chiffons d’essuyage, du rembourrage ou des matériaux composites. Les fils métallo-plastiques posent souvent problème dans ces étapes de préparation au recyclage.
Débouchés du recyclage mécanique
Il existe de nombreux débouchés à l’issue de l’effilochage, du défibrage, de la coupe et du broyage. On distingue ceux en boucle fermée, destinés à une réincorporation de la matière première recyclée dans des produits du secteur de l’habillement, et de ceux en boucle ouverte, destinés à une réincorporation dans d’autres secteurs d’activité (automobile, bâtiment, plasturgie, etc.). Ces différentes voies sont complémentaires et essentielles pour valoriser l’ensemble du gisement textile post-consommation.
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Chiffons d’essuyage (boucle ouverte) : les textiles sont découpés en panneaux pour servir de chiffons dans l’industrie. Ce débouché est principalement réservé aux textiles en coton.
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Panneaux et matériaux composites (boucle ouverte) : lLes fibres recyclées sont intégrées à des matériaux composites pour produire des panneaux, des briques ou des éléments de mobilier. Ce type de valorisation s'applique surtout aux textiles en coton, en fibres synthétiques ou en mélanges coton/polyester.
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Filature (boucle fermée) : les fibres longues issues du défibrage peuvent être réutilisées pour créer de nouveaux fils textiles. Ces fils sont souvent composés d’un mélange de fibres recyclées et de fibres vierges (appelées fibres d’apport) pour garantir des propriétés mécaniques et esthétiques adéquates. La voie de filature privilégie les articles monomatières en coton, laine et acrylique.
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Non-tissés (boucle ouverte) : les fibres recyclées sont transformées en nappes utilisées pour l’isolation, le rembourrage ou la fabrication de pièces techniques. Ce débouché est aujourd’hui le plus développé en termes de volumes et de perspectives de croissance. Les gisements principaux orientés vers cette voie sont les articles monomatières en coton, les articles en mélange coton/polyester et les articles en mélange acrylique.
Le recyclage mécanique est actuellement la voie de recyclage des textiles la plus industrialisée et elle présente plusieurs avantages. Cependant, il est confronté à plusieurs freins, comme les coûts élevés des fibres recyclées, le manque d’infrastructures à l’échelle industrielle, en particulier pour traiter les textiles post-consommation. Par ailleurs, l’absence d’écoconception dans la majorité des produits complique le recyclage en fin de vie. Pour dépasser ces obstacles, une meilleure coordination entre les acteurs de la filière et le développement de technologies de tri avancées sont indispensables.
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