Face à la crise structurelle, nous appelons à une refonte du modèle

Le 11 juillet dernier, un acteur historique de la filière, Le Relais, a lancé un mouvement de grève de la collecte des textiles pour alerter sur les difficultés que traverse le secteur. Cette mobilisation reflète une crise réelle, mais aussi la nécessité d’un changement profond de modèle. 


Depuis plusieurs mois, la brusque chute des cours à l’export des textiles usagés triés, en Afrique majoritairement, fragilise les opérateurs de collecte et de tri qui privilégient cette voie dans leur modèle économique. Le modèle sur lequel repose aujourd’hui l’essentiel de la filière – un export massif de vêtements usagés vers l’Afrique – n’est plus viable, ni économiquement, ni écologiquement. Persister dans cette voie, c’est continuer de maintenir un système sous perfusion et c’est là le vrai danger.

Cette situation, qui dépasse le cadre de la REP textiles, appelle des réponses collectives, adaptées et concertées.

 

Des metteurs en marché responsables 

Depuis 15 ans, les metteurs en marché - marques et enseignes de mode - s'engagent pour l'avenir de la filière textile, linge de maison et chaussures. Leur contribution financière a presque triplé depuis 2020, dans un contexte économique pourtant difficile, pour appeler un budget total sur six ans de plus de 1,2 milliard d'euros. Son utilisation strictement encadrée par l'Etat, accompagne au quotidien le développement de l'écoconception, du réemploi, de la réparation, de la collecte, du tri et du recyclage. 

Face à l'urgence, les metteurs en marché ont apporté une première aide de 6 millions d'euros en janvier 2025 complétée par une nouvelle aide, récemment annoncée par la Ministre de la Transition écologique, de 106 millions d'euros pour 2025 et 2026. Des aides indispensables mais qui ne peuvent cependant être vues comme une solution durable face à la crise structurelle de la filière. Malgré cet engagement, les objectifs de la filière ne sont pas atteints, cette crise n'est pas conjoncturelle, elle est structurelle. C'est tout le modèle qui est en péril sans une réforme en profondeur.

 

Une filière qui doit se réinventer

Alors qu'un arrêté ministériel est en cours pour fixer les montants, les tonnages concernés et les modalités de versement de l'aide exceptionnelle, nous appelons à une refonte en profondeur du modèle. Celle-ci doit :

  • assurer une plus grande transparence des acteurs et une réelle traçabilité des produits en fin de vie, 

  • garantir un traitement équitable de l'ensemble des parties prenantes, metteurs en marché, industriels et acteurs de l'économie sociale et solidaire, 

  • s'inscrire dans un cadre économique soutenable pour les metteurs en marché, seule garantie d'une trajectoire durable.

Nous saluons la décision par la ministre de la Transition Écologique d'amorcer la révision du cahier des charges de la filière. Cette démarche doit permettre de bâtir collectivement les fondations d'un nouveau modèle qui allie impact environnemental, performance économique et ambition sociale. 

 

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